dimanche 22 février 2009
Ségolène Royal, une posture présidentielle qui irrite.
Depuis la fin du congrès de Reims, ségolène Royal ne fait plus partie de la direction socialiste et est toujours très présente dans les combats, les luttes sociales mais aussi sur les points chauds de la planète ayant à voir avec l'émergence d'une société nouvelle. Elle continue de tracer sa route indépendamment de son statut poltique établi. Quelque chose s'est levé qui ne s'arrêtera pas.
L'élection de Martine Aubry aurait pu contraindre Ségolène Royal a disparaitre de la scéne politique nationale et c'était peut-être le but recherché par la coalition arrivé au pouvoir. En décidant d'ostraciser les Royalistes pour de fallacieuses raisons, en décidant de refuser tout ce que Ségolène Royal pouvait proposer à favoriser l'unité socialiste, la direction avait clairement choisi de mettre un couvercle sur son ex-candidate à la présidentielle.
Mais ce n'est pas aussi simple qu'ils pouvaient le penser. Ségolène Royal a conservé une aura populaire et le résultat des dernières élections socialistes ont clairement montré qu'elle était toujours présente dans la vie publique et que les militants socialistes le souhaitaient. Négligeant son statut particulier qui a permis au parti socialiste de conserver, et même de renforcer, son leadership d'opposition, le parti socialiste a tenté de lui couper tous liens financiers destinés à aider l'ex-candidate à continuer ses déplacements. Est-ce surprenant que cela ce soit accompagné dans le même temps d'une offensive sur le financement de Désirs d'avenir et sur la mise en cause de ses proches dans différentes affaires? On ne le sait pas précisément bien que la coïncidence soit troublante. Mais cela n'a pas suffi à la déstabiliser comme le montre son voyage en Guadeloupe malgrè le fait que Martine Aubry ait tout fait pour lui priver le droit de représenter le PS en Guadeloupe, sachant pourtant qu'elle est la personnalité politique la plus populaire sur place. Pourquoi? On est en droit de se poser des questions sur la volonté sincère de la direction de permettre à Ségolène Royal d'exploiter sa popularité et sa capacité à apaiser les conflits.
Dans le même temps on a assisté à la constitution du courant Royaliste, Espoir à gauche. Un courant qui se veut collectif et pleinement socialiste. Un courant qui n'a pas pour objectif principal de soutenir Ségolène Royal mais de faire vivre les idées du collectif de la motion E au sein du parti socialiste. Ce positionnement semble éloigner ces personnalités de Ségolène Royal et on a essayé de créer le trouble en tentant d'opposer EAG à DA, qui est une association en soutien de Ségolène Royal 2012. Pourtant il n'y a aucune ambiguïté particulière entre ces deux structures. Ce sont deux ensembles parallèles habilités à coopérer entre eux mais pas à fusionner. EAG se laisse la possibilité de soutenir le ou la candidate choisi en 2011 s'il correspond à son désir d'avenir. C'est clair et ce n'est pas choquant pour un courant qui se veut porteur d'idées, même si il est évident que Ségolène Royal est en grande partie l'inspiratrice de ce mouvement.
Le positionnement présidentiel de Ségolène Royal ne gêne pas qu'à gauche, il gêne aussi à droite où l'UMP se rend compte que dans la crise sociale Sarkozy est en train de perdre la main, comme le dit Sarkofrance, et laisse donc le champ libre à l'expression de la révolte populaire contre l'injustice ressentie des méthodes gouvernementales. On sent qu'il est temps de penser les relations humaines et le progrès humain différemment.
C'est ce qui se joue profondément en Guadeloupe, c'est ce qui s'est joué avec l'élection de Barack Obama et aussi au forum social de Bélem. Trois événements où l'on sent que l'histoire est en train de se jouer, et trois événements où Ségolène Royal est présente. Présente pour humer l'atmosphère du monde, sentant que c'est là , en ces lieux, avec ces hommes et ces femmes, que l'on pourra construire les fondements d'un monde nouveau. Plus humain , plus fraternel, plus digne pour l'humanité.
Ce positionnement présidentiel agace prodigieusement ceux qui voulaient le revendiquer car ils se rendent compte que sur le créneau de la construction humaine elle est seule. Elle n'a pas peur de remettre en cause les fondements du capitalisme tel qu'il s'est construit, elle n'a pas peur d'exposer la parole populaire dans les médias, elle n'a pas peur de dire que la solution passe par la fraternité. En cela elle occupe une place à part sur l'échiquier politique ce qui en fait une cible privilégiée pour toutes celles, et tous ceux qui ne veulent pas admettre que le XXI ème siècle sera celui de la renaissance de l'humanité ou ne sera pas. On ne peut plus continuer dans un monde aussi injuste et inégalitaire que celui-là. Ségolène Royal l'a parfaitement compris et s'en va prêter sa voix à cette humanité qui revendique la dignité.
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