mercredi 18 février 2009
Total ne connaît pas la crise…..........
Par Jean-Louis Bianco le 18 février 2009
Les bénéfices nets des plus grandes compagnies pétrolières mondiales ont été rendus publics : 45.2 milliards $ pour Exxon Mobil (+11%), 31.4 milliards $ pour Shell (+14%), 25.6 milliards $ pour BP (+39%), 23.9 milliards $ pour Chevron (+28%), 20.5 milliards $ (15 milliard €) pour Total (+22%).
Ces bénéfices proviennent d’abord de l’augmentation faramineuse du cours du pétrole sur les deux premiers trimestres de 2008. C’est la raison pour laquelle Total aurait du contribuer, peut-être par un prélèvement exceptionnel (une "super-taxe", comme nous le proposions pour le Congrès du PS), à limiter les effets de la hausse des cours du pétrole sur le pouvoir d’achat des Français.
Alors que Laurence Parisot (Medef) ou la ministre de l’Économie Christine Lagarde se réjouissent de ces profits sans même demander la moindre redistribution, il faut que le gouvernement demande à Total d’investir dans des recherches innovantes pour le développement durable et qu’il montre l’exemple en termes de politique salariale.
En pleine crise, les vieilles habitudes ne semblent effectivement pas prêtes de changer : les premiers bénéficiaires de ces records restent les actionnaires. Chez Total, ils récupèrent une hausse de 10% des dividendes et, au total, 37% du record, soit plus de 5.5 milliards d’euros… quand les salariés voient eux leur pouvoir d’achat sans cesse baisser.
Récompenser abusivement les actionnaires alors que la hausse des prix du pétrole l’année dernière n’était pas due à la pertinence de la politique de Total est profondément choquant en plus d’être inefficace. Sur ce point, la proposition socialiste de moduler le taux d’impôt sur les sociétés en fonction de l’utilisation des bénéfices (notamment par la conclusion d’accords salariaux et des investissements) est pertinente. C’est une mesure incitant à une meilleure répartition des profits.
Comme l’a rappelé Ségolène Royal, nous pourrions également imaginer une prime à la cuve payée par Total pour que les Français paient moins cher leur fioul. Ou encore, réserver un tiers pour les consommateurs sous forme soit de baisse de prix de l’essence, soit de prime aux consommateurs, un tiers à la recherche et à l’investissement et un tiers à l’écologie.
Aujourd’hui, alors qu’on pouvait espérer que la crise permettrait un sursaut de bon sens, un chef d’entreprise dans sa rémunération de base gagne toujours en quelques mois ce qu’un smicard va gagner toute sa vie…
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