jeudi 11 juin 2009
Un message de Monique Saliou
Chers amis,
Même s’il n’est guère d’usage de remercier, lors d’une défaite – et celle-ci est particulièrement nette – permettez-moi tout de même de remercier les adhérents DA et militants PS pour ce que nous avons fait ensemble. Nous nous sommes battus et bien battus, et personne ne peut le contester. Comme en témoigne la liste particulièrement nombreuse des actions de campagne auxquelles nous avons participé, qu’elles aient été organisées par nous ou le PS.
Aussi, ne nous laissons pas entraîner dans les polémiques sur le vote des adhérents de DA, polémiques qu’une partie de la direction du PS alimente parce qu’elle l’exonère de ses responsabilités et que la presse relaie parce que c’est plus facile que de comprendre comment on fait avancer des idées au Parlement européen.
Le score du 7 juin a de multiples raisons. En voici quatre :
- L’image calamiteuse de Reims .alors que l’aspiration à l’unité mais aussi à la probité politique est très puissante.
- Notre parti s’est trompé de campagne et d’électorat, en grande partie pour des raisons d’équilibres internes à la direction. On a voulu faire plaisir au soldat Hamon… et on a tué le soldat Hamon. Aux Européennes, votent les couches moyennes et supérieures urbanisées, et les retraités. Les derniers votent à droite en majorité, les premiers constituent une catégorie volatile mais attachée à un discours européen et allergique à la « vieille gauche ». Notre critique de l’Europe libérale a été interprétée comme une tiédeur à l’égard de l’Europe, impression renforcée, dans plusieurs régions dont l’Ile de France, par la composition des listes. Cohn Bendit a su capter cet électorat, dans un contexte de sensibilisation de masse aux questions environnementales.
Nous n’avons pas su utiliser « le Manifesto » dans son aspect le plus novateur : l’esquisse d’un modèle de développement autour de la trilogie : efficacité économique, sécurité pour la sphère sociale, exigence environnementale. Ségolène avait porté ce tryptique. La direction a préféré faire une campagne des années 80, faute d’être capable d’entendre les citoyens et de faire travailler, dans et hors le parti, ceux qui ont des compétences et qui sont tenus à l’écart par un conglomérat de grands féodaux.
- Nous avons, aussi, c’est vrai, été emportés par un phénomène européen : face à la crise, les droites au pouvoir ont su faire passer l’idée qu’elles incarnaient une stabilité rassurante et qu’elles étaient pragmatiques. N’ont-elles pas repris la régulation à la gauche ? Quant à la sociale-démocratie européenne, c’est peu dire que de Gordon Brown au SPD allemand, elle fait peu rêver !
Le seul sujet aujourd’hui : comment sort-on le PS et la gauche de cette situation, sachant que le vote Vert est tout sauf un vote d’adhésion à un programme. Lequel d’ailleurs ? Celui de la décroissance de Cochet avec un impôt supplémentaire au 3ème enfant, l’anarcho-syndicalisme de José Bové, le gouvernement des juges version Eva Joly ?
Trois dimensions doivent être abordées :
- celle du programme : elle est commune à tout le PSE. Il faut affiner nos réponses, refuser les tabous et mieux communiquer : ce qui m’a frappé, dans cette campagne, c’est que l’on arrivait à convaincre quand on décortiquait les problèmes et les réponses, qu’on apparaissait pragmatique. Les gens ne supportent plus les slogans et le robinet à produire des phrases toutes faites.
- celle de la méthode pour rassembler la gauche : accord de gouvernement le plus large possible et primaires ;
- celle de la rénovation du parti, parti dans lequel nous devons obtenir d’être respectés pour ce que nous représentons.
C’est beaucoup de travail, mais c’est la condition pour ne pas voir la droite gouverner ce pays pour les vingt ans à venir ! C’est ce travail qu’il faut faire, partout où nous sommes : dans le courant comme dans les universités populaires de la connaissance.
Monique SALIOU
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