Comité Local Pierre Mendès - France " Désirs d'Avenir " Paris 8ème et 9ème


L'objet d'un Comité Local " Désirs d'Avenir " a pour but de rassembler toutes les personnes de bonnes volontés afin de réfléchir sur la situation sociale, politique et économique en France, en Europe et dans le Monde, pour pouvoir contribuer notamment par des propositions, à son amélioration, dans un esprit de justice sociale.

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samedi 19 septembre 2009

Ségolène Royal : «Le PS doit repartir sur de nouvelles bases» (INTERVIEW EXCLUSIVE du figaro)

Propos recueillis par Nicolas Barotte, François-Xavier Bourmaud, Philippe Goulliaud et Paul-Henri du Limbert

http://www.lefigaro.fr/politique/2009/09/17/01002-20090917ARTFIG00579-royal-le-ps-doit-repartir-sur-de-nouvelles-bases-.php


INTERVIEW EXCLUSIVE - Pour l'ex-candidate à la présidentielle, «l'alternance» ne pourra se faire en 2012 «qu'avec un accord avec le centre».

Le FIGARO. - Vous organisez une Fête de la fraternité samedi. Le PS semble en avoir besoin…


Ségolène ROYAL. Au contraire. La fraternité doit guider nos pas. Aujourd'hui, il y a une épreuve à traverser dont le PS est victime. Il faut la gérer correctement pour que le parti en sorte renforcé. Il faut que la vérité soit faite et qu'on reparte sur de nouvelles bases. Je n'ai jamais pensé que la loi du silence permettait de régler les problèmes. Mais je ne veux pas être facteur de crise ou de divisions. J'ai dit ce que je pensais, ce livre (sur la fraude au PS, NDLR) m'a meurtrie, et je ne veux pas y revenir.

Comment voyez-vous la suite de cette affaire ?
C'est à la direction de prendre ses responsabilités. Je n'interfère pas. Depuis un an, j'ai été très loyale. Aujourd'hui, je m'occupe de ma région.

Martine Aubry a déclaré : «Ségolène sait que je n'ai pas triché»…
Je n'accepte pas cette pirouette, mais je ne veux pas polémiquer. J'ai fait une proposition pour que la vérité soit faite. De la vérité naît la lumière.

Les amis de Martine Aubry vous décrivent comme une femme de plus en plus seule…
On me dit «isolée». C'est le buzz qu'on entretient quand je prends la parole ou quand on n'a rien à me reprocher. On l'a dit avant la désignation à la présidentielle et avant le congrès ! Et vous avez vu les résultats. Un journal a même titré «Coucou, la revoilà». Il y a de la liberté d'expression autour de moi. Je ne caporalise pas les personnes et heureusement. Je ne suis pas dans une opération d'appareil, de courant ou d'armée à organiser. Cela n'a jamais été ma méthode et cela ne le deviendra jamais. J'accepte tout à fait que chacun suive sa route puis revienne dans les moments cruciaux.

Appelez-vous les militants à voter oui lors de la consultation sur la rénovation du PS ?
Oui, bien sûr. La plupart des propositions étaient contenues dans ce que, avec mon équipe, j'avais pu dire. Le PS peut reprendre le chemin de la rénovation.

Comment voyez-vous votre rôle au PS dans les prochains mois ?
D'abord, dans ma région. Il est important d'être appréciée par son travail et de porter une espérance malgré la crise. Il faut être créatif. Par exemple, le bilan environnemental de ma région est exceptionnel, nous avons anticipé la crise énergétique. Ensuite, il y a la prise de parole nationale sur les sujets où je veux éclairer l'opinion et forcer au débat démocratique. J'ai fait par exemple émerger le débat sur la taxe carbone. L'exercice de pédagogie s'est révélé indispensable. Il a fait basculer un certain nombre d'avis qui pensaient que c'était une taxe écologique. En fait, c'est un impôt nouveau qui va se retourner contre l'écologie.

Avant le G20, que pensez-vous des propositions franco-allemandes de réforme du capitalisme ?
Il y a eu beaucoup de discours pour l'instant. Maintenant, on attend les actes. S'il ne se passe rien au G20, ce sera le coup de trop pour les opinions publiques. Va-t-on interdire la spéculation financière des banques pour leur compte propre ? Celles qui spéculent doivent le faire à leurs risques et périls et ne pas recevoir l'appui des États, c'est la meilleure façon de lutter contre les bonus. À l'inverse, les banques qui financent l'économie réelle doivent pouvoir recevoir le soutien public. Si le couple franco-allemand est suffisamment fort, le rapport de force peut déboucher sur quelque chose de concret. C'est impératif.

Reconnaissez-vous un rôle moteur à Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ?
Oui, ils ont été à l'offensive, sans beaucoup de résultats concrets pour l'instant. Je ne dis pas que c'est facile. Mais il y a une volonté politique, au moins dans les discours.

Qu'attendez-vous du FMI de Dominique Strauss-Kahn ?
C'est une force de proposition et d'action mais il ne faut pas faire porter au FMI la responsabilité de la non-réforme des institutions financières. Ce sont des décisions politiques des chefs d'État et de gouvernement. J'apprécie ses propositions concernant les pays les plus pauvres.

Comment la gauche doit-elle réagir face à la stratégie de rassemblement de Nicolas Sarkozy ?
C'est une bonne stratégie du point de vue de Nicolas Sarkozy, et la gauche, en conséquence, doit s'organiser même si c'est toujours plus compliqué : il y a des identités, des autonomies… Mais, par exemple, l'alliance avec le MoDem n'est plus un tabou. Il y a encore des divergences, mais on voit bien que l'alternance ne peut se faire qu'avec l'accord avec le centre après avoir d'abord rassemblé toute la gauche et les écologistes.

Les primaires peuvent-elles rassembler la gauche ?
Elles créent une dynamique mais il faut aussi préparer des convergences programmatiques. Il y a plusieurs pistes. François Bayrou a évoqué un parlement des gauches et des républicains. Pourquoi pas ? Daniel Cohn-Bendit a proposé un système de double appartenance politique. On souffre du cloisonnement des organisations. Il faut au contraire faire sentir aux gens qu'à un moment il peut y avoir des convergences de bonnes volontés qui veulent agir ensemble pour que ça aille mieux et pour redonner de l'espoir.

Faut-il installer une organisation au-dessus des partis après les régionales ?
Ce serait bien. Au second tour des régionales, nous verrons quelles dynamiques se sont mises en place. Ensuite, il faut se rencontrer avec sérieux et respect sans que cela fasse forcément l'événement. Nicolas Sarkozy est déjà candidat. Donc il faut ne pas tergiverser trop longtemps.

À quelle date doivent se tenir les primaires ?
Plus un candidat est désigné tôt, plus il a le temps de se préparer.

Où en sont vos discussions d'alliance pour les régionales ?
Les Verts étaient avec moi en 2004. Les centristes peuvent se reconnaître dans notre action. Le ralliement de Philippe de Villiers à l'UMP devrait faciliter les choses : je ne pense pas que les centristes se reconnaissent dans ses idées !

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