Même si certains affirment le contraire en se basant sur un sondage, la réélection de Sarkozy est loin, très loin d'être assurée...
"Sarkozy serait réélu en cas d'élections": voici le titre d'un article du Nouvel Observateur portant sur les résultats d'un sondage Ifop paru ce dimanche dans Sud Ouest et portant sur les intentions de vote en cas d'élection présidentielle. D'après l'Ifop, Sarkozy serait en effet à nouveau largement en tête en cas d'élection présidentielle avec 28% d'intentions de vote pendant que François Bayrou réaliserait à peu près le même score qu'en 2007 (19% d'intentions de vote) et que Ségolène Royal connaîtrait une nette baisse (20,5%). De là à titrer que Sarkozy serait réélu il y a un immense pas que le Nouvel Observateur a franchi et qu'il n'aurait pas dû.
Voici les résultats du sondage Ifop pour Sud Ouest:
En effet, quand on voit les résultats détaillés de ce sondage, la situation est loin d'être bonne pour Sarkozy. Pourquoi ? D'abord parce que Sarkozy connaît une baisse, légère mais réelle dans les intentions de vote par rapport à son score de 2007 (28% contre 31,18%) mais aussi par rapport au dernier sondage Ifop sur les intentions de vote en cas de présidentielle publié en novembre 2007 et qui attribuait 35% d'intentions de vote à Sarkozy. Donc baisse des intentions de vote pour notre hyperprésident.
Ensuite, Ifop reconnaît que "les petits candidats de la gauche augmentent leur score principalement au détriment de la candidate socialiste". Là aussi, quand on voit les résultats détaillés du sondage Ifop, la réalité est un peu différente : l'augmentation du score de l'ensemble des candidats à la gauche du PS (PCF, Verts, LO, NPA, Schivardi) fait plus que compenser la baisse des intentions de vote pour la candidate socialiste et l'ensemble des voix de gauche augmente (36,43% en 2007, 39,5% en avril 2009 d'après l'Ifop). De même, l'ensemble des voix de droite (UMP, MPF, Front National, CPNT) diminue (45 % en 2007, 41,5 % en avril 2009).
Ce qui manque dans ce sondage Ifop sont les intentions de vote en cas de deuxième tour. Or quand on compte l'ensemble des voix de droite et de gauche de premier tour, on voit que le rapport gauche/droite est bien plus favorable à la gauche qu'en 2007 : 36,43% pour la gauche, 45% pour la droite en 2007 (-8,57% en défaveur de la gauche), 39,5% pour la gauche, 41,5% pour la droite en avril 2009 (-2% en défaveur de la gauche). Je ne compte pas les voix du Modem dans les voix de droite, François Bayrou ayant confirmé depuis 2007 son statut d'opposant au sarkozysme ce qui laisse supposer que ses électeurs se reporteront en cas de deuxième tour encore moins sur Sarkozy qu'en 2007.
Conclusion simple : la réélection de Sarkozy est loin, très loin d'être assurée et Ségolène Royal est par rapport à 2007 dans une bien meilleure position pour être élue.
Les sondages ont bien sûr toujours une valeur limitée, ils évoluent énormément dans le temps (la présidentielle est quand même dans trois ans), on a régulièrement vu des résultats électoraux très différents des sondages (présidentielle de 2002 bien sûr, mais aussi présidentielle de 1995, législatives de 1997, municipales de 2001) alors qu'on n'en rajoute pas en en faisant une interprétation fausse et tendancieuse : contrairement à ce qu'écrit le Nouvel Observateur, Sarkozy a, d'après le sondage Ifop, des chances d'être réélu beaucoup plus minces qu'en 2007.
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