Comité Local Pierre Mendès - France " Désirs d'Avenir " Paris 8ème et 9ème


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mercredi 22 avril 2009

Sarkozy, Royal et la liberté de la presse


Ségolène Royal a un mérite énorme: mettre le doigt là où ça fait mal dans le système Sarkozy, qui ne repose sur rien de sérieux, de solide.

Jose Luis Rodriguez Zapatero et Segolene Royal, lors d'un meeting pendant la campagne présidentielle, à Touluse, le 19 avril 2007.
Jose Luis Rodriguez Zapatero et Segolene Royal, lors d'un meeting pendant la campagne présidentielle, à Touluse, le 19 avril 2007.
MAXPPP

Ségolène Royal a un mérite énorme : mettre le doigt là où ça fait mal dans le système Sarkozy. On peut discuter à loisir de la justification de ses excuses à répétition, d’abord pour le discours de Dakar et maintenant pour les propos (tenus ou non) sur Zapatero, mais ce n’est pas ce qui me semble le plus intéressant.

L’essentiel dans cette affaire c’est d’analyser la réaction des gardiens du temple Sarkozy, les Lefebvre, Morano et autre Hortefeux.

L’action du président de la République ne repose sur rien de sérieux, de solide. Aussi bien dans son attitude personnelle, le fameux bling-bling, que dans sa fonction politique, tout n’est qu’apparence, sans fondement idéologique. La mise en scène de sa vie privée en est une démonstration évidente.

Il est donc essentiel que rien ne vienne égratigner l’image, au risque de faire tomber le système. Ségolène Royal, dans cette machinerie, est la plus dangereuse car c’est la personnalité politique qui, malgré son échec aux présidentielles, a gardé la sympathie du plus grand nombre de Français. Sympathie fondée sur le courage dont la femme fait preuve ou sur la femme en capacité de devenir présidente de la République ? Là encore, peu importe ! C’est elle qui brouille l’image, qui écorne l’icône Sarkozy.

Le rôle donné à Frédéric Lefebvre n’est pas anodin : un fidèle parmi les fidèles, dont la carrière politique est construite sur le modèle Sarkozy, c’est-à-dire sur pas grand chose de politique au sens noble du terme, est chargé de replâtrer la moindre fissure provoquée par Ségolène Royal et uniquement par elle.

Même fonction attribuée à Nadine Morano dont Sarkozy sait que les ambitions lui permettront tous les excès pour consolider le système. Y compris des attaques en règle contre la liberté de la presse.

Quand Lefebvre et Morano s’en prennent comme ils l’ont fait à Libération, dont chacun conviendra qu’il est loin d’être le quotidien d’ultra gauche de la fin des années 70, ils démontrent que le système qui repose sur rien est prêt à tout pour subsister. Sans l’annoncer clairement, on sent bien que la censure n’est pas très loin. S’il y avait besoin d’une preuve supplémentaire, il suffirait de relever comment la même Morano s’en est pris hier à un journaliste du Figaro, Bruno Jeudy, le qualifiant grosso modo d’incapable. Même la presse amie est dans le collimateur au moindre faux pas !

On sait où conduit ce genre de régime. Il y a un peu plus d’un an, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, mais également Dominique de Villepin, Pierre Lefranc et d’autres avaient signé une pétition soulignant le danger de la personnalisation du pouvoir présidentiel. Il est intéressant de la relire aujourd’hui.

@ Par rachida darty

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