Parmi les espoirs suscités par les élections européennes, il y avait celui de définir une politique européenne de la connaissance pour le temps présent. Une telle politique a pour objectif d’investir dans l’intelligence des jeunes Européens à l’heure de l’économie numérique.
Parce que le développement repose aujourd’hui de plus en plus sur la production de concepts et qu’il prend avant tout pour critère le développement humain, et non la quantité de consommation plus ou moins bien corrélée à la quantité de production, la culture réévaluée doit sortir de son bunker élitiste. Pour occuper une place centrale, elle doit repenser ses relations avec l’industrie et un rôle nouveau doit être assigné aux industries culturelles nouvelles.
La position des industries numériques dans le dispositif actuel des politiques publiques et celle qu’elles devraient occuper à l’avenir méritent d’être précisées. Jusqu’à présent ces industries se sont développées à travers le monde sans présence de l’Etat. Elles sont financées par des fonds privés, la publicité et la vente de produits culturels. Dans leur stade actuel de développement, le Web 2.0, elles produisent des réseaux de relations qui traversent et transforment la vie politique et la vie sociale intime et publique : on l’a vu dans la campagne électorale d’Obama, on le voit en Iran. Un grand réseau relationnel participatif, contributif, potentiellement planétaire, et finalement plutôt démocratique, se constitue, où chacun va pouvoir jouer une multiplicité de rôles en partenariat potentiel avec l’ensemble de l’humanité.
Dans le web 2.0, dont les contenus sont exclusivement apportés par les internautes,
il y a place pour porter un projet politique novateur de construction d’une société, au moins européenne, de la connaissance. Sur ce terrain où se déploie, inégalée à ce jour dans toute l’histoire de l’humanité, la richesse des contributions de tous, il appartient aux pouvoirs publics d’afficher leur projet, de le nourrir et de contribuer ainsi, d’une manière participative, au côté des citoyens, à la construction nécessaire de l’Europe de la connaissance !
Lucile Bourquelot
vendredi 3 juillet 2009
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